Cette semaine, Gate.31 est allé à la rencontre du Centre d’excellence en technologies de l’information et de la communication plus connu sous le nom de ‘CETIC’.
Le bâtiment moderne, qui héberge le Centre de recherche appliquée en TIC[1], est situé sur le Campus Aeropole de Charleroi. Il héberge des bureaux, des zones de démonstration, des laboratoires et un auditorium dédié aux conférences.
Nous avons rendez-vous avec Damien Hubaux, le Directeur du CETIC.

En quelques mots, comment décririez-vous la mission du CETIC aujourd’hui ?
De manière très succincte, je dirais que le CETIC a pour mission de partager ses connaissances et son savoir-faire dans le numérique et la technologie afin d’aider les entreprises wallonnes à se développer plus rapidement. Aujourd’hui, nous sommes positionnés à la fois sur des projets régionaux et européens.
Quelles évolutions technologiques et informatiques majeures ont marqué ces 20 dernières années ?
Le CETIC a vu le jour au tournant des années 2000 au moment où la bulle internet éclatait. Loin d’annoncer la fin d’une ère, cet épisode a marqué le point de départ d’une accélération sans précédent des technologies numériques. En vingt ans, le numérique a bouleversé tous les secteurs, sans exception. Aujourd’hui, tout est digitalisé : les plans, les textes, les images… Et une fois que tout est numérique, les possibilités sont infinies !

Une autre révolution majeure est la connectivité. Les outils, qui nous entourent et qui équipent nos entreprises et nos usines, sont désormais reliés ; ils communiquent entre eux en temps réel. Tout est interconnecté et cette connexion permanente change profondément notre manière de travailler, de produire, d’innover et pose des défis inédits.
Le CETIC au cœur de l’innovation numérique
Le Centre de recherche concentre son expertise autour de plusieurs axes d’innovation : les systèmes autonomes, l’intelligence artificielle et la cybersécurité.
Nos équipes accompagnent les entreprises à travers un large éventail de services, allant de la conception de logiciels complexes à la sécurisation des applications, en passant par la gestion des données et le MLOps (Machine Learning Operations), l’intégration de l’IA générative, l’interopérabilité des systèmes embarqués et, plus globalement, la transformation numérique et la modernisation des infrastructures IT.
En tant que centre de recherche en informatique, nous adoptons une démarche scientifique rigoureuse et explorons des problématiques souvent complexes, voire inédites. Concrètement, nos chercheurs conçoivent, développent, testent et valident des solutions technologiques innovantes.
Nous sommes particulièrement fiers lorsque les innovations sont transférées avec succès vers une entreprise et intégrées dans ses processus, améliorant ainsi son efficacité opérationnelle et sa compétitivité ! – Damien Hubaux
Pouvez-vous nous donner un ou deux exemple.s de collaboration entre le CETIC et une entreprise ?
Bien entendu ! Un exemple très intéressant concerne l’exploitation industrielle du traitement des données. Pour Bridgestone Aircraft Tire Europe, entreprise basée en Belgique et active dans la réparation et le rechapage de pneus d’avions, le CETIC a développé une application basée sur l’intelligence artificielle. Cette solution assiste les opérateurs dans l’identification et la reconnaissance des défauts des pneus de manière plus rapide et plus fiable.
Il est fascinant de constater qu’une solution fondée sur l’intelligence artificielle peut désormais assister un expert fort de plusieurs dizaines d’années d’expérience dans la détection de défauts en milieu industriel ! – Damien Hubaux
La mise à disposition de ce type de solution permet aux acteurs industriels de gagner un temps précieux et d’améliorer la sécurité de leurs produits.

Un autre exemple concerne l’optimisation du routage c’est-à-dire les méthodes et les outils permettant de définir les meilleurs trajets ou tournées tout en prenant en compte de multiples contraintes et objectifs. Grâce à cette compétence, le CETIC a été sollicité pour définir des routes aériennes ! Même si les contraintes sont différentes, cette expérience pourrait être appliquée – par exemple – à l’optimisation du trafic de drones… Cela démontre parfaitement que certains développements technologiques peuvent être extrapolés d’un secteur à un autre quel que soit leur degré de complexité.

Selon vous, quels seront les grands défis numériques des entreprises pour les prochaines années ?
Je n’ai pas de boule de cristal (sourire), mais j’évoquerais volontiers l’intelligence artificielle. Même s’il faudra un temps pour découvrir ses points forts et ses limites, une chose me semble certaine : l’arrivée de tous ces assistants IA aura un impact majeur sur notre vie et notre travail. Par ailleurs, dès lors que tout est connecté, la cybersécurité devient incontournable.
Pour le reste, chaque entreprise évolue à son propre rythme. Il n’y a aucune honte à ce que la transformation digitale soit plus ou moins avancée selon les sociétés. Le vrai problème, en revanche, serait de ne pas bouger (du tout) …
Le mot de la fin ?
La porte du CETIC est toujours ouverte et j’encourage toutes les entreprises – PME et grands comptes – à nous contacter.
Le CETIC est à votre écoute ! Soumettez-nous vos besoins. Nos équipes mettent à votre disposition des solutions éprouvées ou conçoivent, à vos côtés, des solutions technologiques sur mesure – Damien Hubaux

[1] TIC : Technologies de l’Information et de la Communication

